La fin des nez

Souvenez-vous : c’est un épisode de la série Monk; Monk est amené dans un lieu blanc immaculé, aseptisé et sans aucune odeur.
A sa manière, ce personnage de Sherlock Holmes moderne(c’est un comble) pourrait incarner notre rapport moderne à l’odeur et plus généralement à l’utilisation de notre nez.

Que fait-on avec notre nez à notre époque ? Nous sentons parfums mais assez franchement, nous avons l’impression qu’ils ont tous la même odeur. Nous sentons des vins, nous croyons le faire plutôt mais ce sont les grandes surfaces qui nous font croire que nous pourrions être des œnologues amateurs de grands crus. Nous ne sentons plus vraiment et paradoxalement nous sommes tous plus ou moins obsédés par notre nez, ou plutôt par sa forme.

Dernier exemple en date : madame Trump, dont on apprend qu’en plus d’autres interventions de chirurgie esthétique elle aurait également subi une rhinoplastie. Une rhinoplastie : c’est-à-dire une de ces opérations de chirurgie plastique qui consiste spécifiquement à modifier la forme du nez.

Mais pourquoi ? Systématiquement parce que son aspect ne plait pas. Qu’est-ce qui ne plait pas dans un nez. Sa bosse, sa pointe, sa déviation, ses narines… en résumé et pour donner quelques faits majeurs. En bref, les indications d’une rhinoplastie sont assez limitées mais en même temps elles engagent un long avenir à cette intervention car à moins de changements eugénistes(liés à la manipulation des gènes) on se doute qu’il y aura toujours des nez tordus, un peu déviants, bref, tant qu’il y aura des normes du nez parfait, il y aura des nez anormaux.
Et c’est justement des personnalités comme Melania Trump qui donnent le la des modèles a suivre. Maintenant, vous verrez de plus en plus souvent à la télévision ce type de nez fin, très peu dessiné, presque invisible dans le visage.

Il y a le nez Melania Trump, il y a le nez Brigitte Macron comme il y a eu le nez Kate Middleton.