Si le Brésil est souvent dépeint comme le pays où la chirurgie esthétique est la plus présente, c’est au Liban qu’il y a le plus d’opérations esthétiques par rapport au nombre d’habitants. Il y a dix millions d’opérations de chirurgie esthétique par an au Liban pour moins de six millions de libanais.
À Beyrouth, sa capitale, une femme sur 3 serait passée entre les mains d’un chirurgien esthétique. Cela s’explique par le fort déséquilibre démographique entre femmes et hommes. Il y aurait au Liban, 10 femmes pour 7 hommes.
De l’opération d’implants fessiers au lipofilling en passant par la plastie mammaire, au Liban on va chez le chirurgien plasticien comme d’autres iraient au supermarché.
Les chiffres parlent d’eux même : de 1980 à nos jours, le nombre de chirurgiens plasticiens est passé de 7 à 70 inscrits à la Société libanaise de chirurgie plastique.
Flairant le bon filon, les banques ont sautées sur l’occasion et propose de nouveaux prêts personnels accordés uniquement pour des opérations de chirurgie esthétique.
La First National Bank, établissement respectable et classé régulièrement dans le top 100 des banques du Moyen-Orient, propose des prêts entre 1000 et 5000 dollars pour ces clients souhaitant passer sur le billard et confier leur corps au bistouri d’un chirurgien esthétique.
« Banquier, mon bon banquier suis-je la plus belle ? »
L’établissement s’est même permis d’investir dans une campagne d’affichage nationale avec un slogan clair et limpide : «La beauté n’est plus un luxe».
Les conditions pour bénéficier de ce prêt sont raisonnables : percevoir un salaire moyen de 600 dollars en étant soit libéral soit salarié et avoir moins de 65 ans.
Les responsables de la banque sont fiers de leurs coups marketing et sans vouloir parler d’argent se contentent juste de communiquer un chiffre : depuis le lancement de ce prêt, ils reçoivent, chaque jour, plus de 200 appels téléphoniques de souscription.
Sa situation géographique, la présence des pétromonarchies avoisinantes et la qualité des chirurgiens libanais, formés en grande majorité dans les plus prestigieuses universités américaines anglaises ou françaises, positionne le Liban favorablement sur le marché du tourisme médical et ouvre de belles perspectives d’avenir pour son secteur médical.
Une situation que le pays avait connu, avant la guerre, au cours des années 70 et qui avait fait de lui « l’hôpital du Moyen-Orient ». Aujourd’hui ce sont les chirurgiens esthétiques qui reprennent le flambeau et le Liban s’empresse de développer le secteur en mettant à profit la richesse touristique.
Le gouvernement libanais vient d’ailleurs de créer un Comité national pour le tourisme médical, censé promouvoir, développer et encadrer un secteur en plein boom